Carnet de route

En Selle pour la Tête Sud du Replat
Le 14/06/2025 par Fanny ANDRE
Mais non mais non, ce n’est pas une section équitation du CAF de Montbrison qui est parti ce samedi 14 juin, mais un groupe d’alpinistes, direction Saint-Christophe-en-Oisans ! Mélanie, Jean-Christophe, Olivier, Julien, Stéphane et moi-même avons pris la route, avec pour objectif du lendemain : la Tête Sud du Replat, dans les Ecrins. Mais avant, il a fallu cheminer les quelques 8 km du Vallon de la Selle, séparant le parking du Refuge de la Selle. On était prévenu : la montée était tranquille mais longue … Une petite halte nous a permis d’apercevoir 2 bouquetins, eux aussi en pause visiblement, nous écoutant peut-être évoquer chacun nos madeleines-barres de céréales de Proust .
Arrivés au refuge, nous avons eu le temps de faire un repérage de l’itinéraire du lendemain, de réviser ou d’apprendre quelques notions sur les manips du lendemain (on retiendra qu’il est vital pour notre endurance de respecter la corde tendue) puis un petit atelier “fixation de crampons” pour les novices.
Tergiversation lors du dîner : est-il bien stratégique de se goinfrer du bouillon servi en entrée? L’équipe des “pour” : “Oui ça hydrate !” L’équipe des “contre” : “Ça va me faire faire pipi toute la nuit!” “En même temps avec un lever à 3h, la nuit sera si courte que tu n'auras pas le temps d’avoir besoin de te lever!”.
Après le repas, c’est l’occasion de sortir le sempiternelle UNO. Pour y jouer? Non bien sûr, pour définir les cordées du lendemain! Quoique, on est finalement tous partants pour une partie, version “règle de Lézigneux”, où la règle, ben c’est qu’il y a pas de règle! Quoique tu dises tu auras +2, et ça fuse, certain enchaînant les +8, d’autre jouant de leur presbytie débutante pour échapper à des cartes supplémentaires … Mais ! Il est déjà 20h30! Avant d’aller au lit, certains ont la chance d’assister au One man show de Stéphane version imitateur de marmottes. On ne sait pas si la marmotte a fait de beaux rêves…
Après une nuit inégale (le bouillon en ramenant certain-e-s à la réalité des toilettes), c’est relativement silencieusement que nous commençons l’approche dans la nuit, jusqu’au glacier de la Selle. Il pleut par alternance… La gardienne nous avait prévenus des ondées, et aussi du risque d’orage, on ne doit pas traîner. Le temps de nous encorder et de cramponner, et le jour se lève lorsque l’on commence l’ascension. Le ciel nuageux gris blanc, la lune, les frontales des autres cordées… C’est une première pour moi de découvrir cette ambiance magique. Lorsqu’on arrive sur le col, le temps reste bien gris mais on tente la progression sur l'arête. C’est le moment d’essayer les crampons sur le rocher! Je suis silencieusement un peu inquiète : comment je vais faire pour redescendre ça !?! On verra, à la montée ça passe ! En se rapprochant du sommet, les embouts de nos poches à eau font des bruits étranges de grésillements, les piolets et les capuches aussi… “On entend les abeilles!” explique Julien. Et moi, bêtement, de chercher un essaim à 3400m d’altitude… (et je ne suis pas la seule!) Mais non, entendre les abeilles, ça traduit la charge électrique dans l’air en lien avec le risque d’orage … Bref, ça craint. Et Jean-Christophe d’ajouter : “Tiens Fanny elle a des tresses tout droit sur la tête!” Les abeilles et Fifi Brindacier, c’est quand même pas bon signe, et on zappe le traditionnel tchek du sommet pour faire demi-tour. L’avantage c’est qu’il n’y a plus le temps de se demander comment va se faire la descente : encouragés et guidés par nos premiers de cordées, c’est sans appréhension que l’on arrive à l’abri au niveau du Col du Replat. Quand même, ça c’est un shoot d’adrénaline de compétition!
Il est 7h, objectif atteint malgré le temps.
Une pause au refuge nous permet d'apprécier le pique-nique de 9h, puis il est temps de redescendre à la voiture, non sans se retourner de multiples fois : c’était pluvieux, lumineux, électrique, intense, solidaire. C’était une première, et ça m'a donné envie d’en refaire!
La descente fait forcer les genoux : entre les ménisqueux, les ligamenteux, les infiltrés, les opérés, les kinésithérapés, à chacun de se donner ses techniques et protocoles de rééducation plus ou moins efficaces… En tout cas, alors qu’une équipe de réanimation était quasi au complet sur cette sortie, et que chacun partait avec 10 Compeed par sac, nous n’avons même pas eu une ampoule à déclarer! Après le sport, place à un temps culturel avec le tour du cimetière de Saint-Christophe-en-Oisans, puis à un temps scientifique au café local, si si on vous promet!
Merci à nos premiers de cordée de nous avoir permis de découvrir, redécouvrir, partager ce moment.
Fanny (Hey, vous êtes passés à ça d’un compte rendu produit par CHAT GPT! On résiste!)